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Monday, December 3, 2012

UN BATEAU DANS LES EAUX PHILIPPINES, MANILLE ET BORACAY


Et pas n’importe quel bateau, un navire de croisière, un navire qui amène des touristes !
Le premier depuis bien longtemps.

Je me suis laissé dire que ce n’était pas le manque d’attraction, la beauté des îles ou le manque de chaleur de la population locale qui faisait que les croisiéristes évitaient l’archipel des Philippines ; plutôt un problème administratif. 


Les douanes et l’immigration ne jouaient pas le jeu ou plutôt voulaient jouer leur jeu … de ce fait les navires de croisière de luxe évitaient soigneusement de se risquer dans les eaux philippines.

Imaginez deux ou trois mille touristes qui débarquent à Manille en trente minutes !
Les guides touristiques, les boutiques de souvenirs, les restaurants, les musées, les taxis, etc.
Tous ces petits commerces vont directement profiter de cet afflux de clientèle.

Maintenant imaginez, non pas un, mais dix bateaux par semaine !

C’est plus d’un million de touristes supplémentaire qui va fouler du pied l’une des 7.107 îles.
En y injectant des devises.

Quelle publicité pour le pays !
Car tous ces voyageurs vont parler de leur croisière, ils vont montrer les photos qu’ils ont prises … et comme le pays est de toute beauté … cela va faire boule de neige, et ce malgré les 35 º C, à l’ombre.

Mabuhay !
Les croisiéristes et les touristes, le pays en a bien besoin.


L’itinéraire d’un navire de croisière va être plus intéressant, plus ‘’fun’’, maintenant qu’il inclut les Philippines comme une de ses destinations dans un Tour de l’Asie.

‘’Legend of the Seas’’, de la Royal Caribbean International’s, a fait son arrivée inaugurale dans le Port de Manille et à Boracay les 26 et 27 septembre derniers, une partie de son voyage de huit jours dans le Sud-est asiatique.

En plus des Philippines, le navire de la compagnie Américano-norvégienne spécialisée dans la croisière a également fait escale à Xianmen en Chine, Manille et Boracay aux Philippines et Kota Kinabalu en Malaisie.

Le gouvernement a réservé son plus chaud accueil aux 2.000 passagers de différentes nationalités qui se trouvaient à bord du navire.

Les passagers ont été pris en charge pour une visite des points les plus touristiques de Manille, comme Intramuros et le Rizal Park durant leur premier jour de visite. Le deuxième jour a été entièrement consacré à la visite de Boracay où le navire s’était ancré.

Le voyage inaugural de la Legend of the Sea’s, (la Légende des Mers) arrive plus tôt que prévu ; sachant que Royal Carribean n’a envisagé une route sur l’Asie, en y incluant les Philippines, qu’il y a moins de dix mois.

Ramon Jimenez, le Ministre du tourisme, considère ce développement rapide comme un vote de confiance dans le tourisme philippin.

Cela met en lumière le programme de renforcement des infrastructures du pays qui inclut la construction et la réparation de ports, de jetées et de lieux de mouillages.

De tels développements vont faire de la croisière de tourisme une opération rentable, ajoute Jimenez.

L’arrivée de la Legend of the Sea’s marque le départ de la venue de nombreux navires de croisière dans les eaux philippines. Navires qui vont amener avec eux plus de touristes, ce qui va ainsi donner un coup de fouet à l’industrie touristique du pays.  



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme toujours sont les bienvenus.



Retrouvez-moi sur : <  www.expatauxphilippines.blogspot.com   >  pour plus d’information.

It's More Fun in The Philippines sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=INNzl6BCVDE



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Sunday, November 11, 2012

LE CORAIL EST MALADE !


LES CORAUX VONT MAL

Le changement climatique n'est pas le seul ennemi du corail.
A ce jour, 40 à 50% des récifs se trouvent dans un état critique.

Les nouvelles maladies qui s'attaquent aux coraux pourraient avoir un impact bénéfique… C'est ce que laisse supposer une étude publiée cette semaine dans la revue américaine Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences).

« Les maladies sont une des causes principales de la dégradation des barrières de corail et cela devrait empirer avec les changements climatiques futurs », expliquent les chercheurs. Mais, en faisant tourner des modèles, ils ont montré que cela pouvait également provoquer l'émergence de nouvelles espèces.

Cette sélection naturelle provoquerait, selon eux, « un turnover au sein de nouveaux écosystèmes et améliorerait la résistance aux épizooties ».

Des coraux qui seraient aptes à réagir ?
« Il y a dans la nature une capacité permanente à s'adapter à un environnement changeant ».

Plus on conserve de la diversité, plus il y a une capacité de réaction», confirme Serge Planes, biologiste au CNRS et l'un des conseillers scientifiques de l'Icri (International Coral Reef Initiative), dont le secrétariat est actuellement assuré par la France. 

« Si les différents stress qui affectent les récifs ne les tuent pas, ceux-ci peuvent effectivement devenir plus réactifs », poursuit-il, mais ne nous berçons pas d'illusions.
Il n'est malheureusement pas rare que les coraux malades ne s'en remettent jamais et disparaissent définitivement.»


El Nino

Aujourd'hui, on estime que 20 à 25% des massifs coralliens sont irrémédiablement détruits et que 40 à 50% se trouvent dans une situation critique.

On sait par ailleurs que l'action anthropique locale est la cause première de cette destruction. « C'est lié au développement côtier, à l'urbanisation, au développement de l'aquaculture, à la sédimentation… », rappelle Serge Planes . Si l'on ajoute à la pression anthropique le réchauffement des eaux ou encore des événements climatiques extrêmes tels que des cyclones, alors les coraux ont peu de chance d'en réchapper.

À la fin de la semaine dernière, les autorités thaïlandaises ont ainsi annoncé la fermeture sine die de dix-huit sites de plongée dans sept parcs maritimes nationaux. Les coraux de la mer des Andaman et du golfe de Thaïlande souffrent d'un grave blanchissement.

En cause, le réchauffement de l'eau lié notamment à des événements météorologiques extrêmes (courant El Nino) mais aussi à des activités touristiques excessives à proximité des récifs.

« Lorsqu'un massif corallien est abîmé, il lui faut dix, douze, voire quinze ans pour se reconstituer. Et encore, pas dans sa totalité », précise Serge Planes.

Mais s'il subit entre-temps d'autres attaques, le cumul de ces agressions peut lui être fatal. Les barrières de corail jouent un rôle essentiel de protection des écosystèmes et des côtes en les mettant notamment à l'abri de la houle et des vagues.

« Pour le moment, la décroissance des barrières de corail semble se ralentir », assure encore le chercheur, qui refuse de céder au pessimisme. Quand des mesures concertées de protection sont prises, « on voit des améliorations », assure-t-il. Et tout est bon, y compris lorsque de grands groupes de tourisme réintroduisent du corail, véritable produit d'appel pour leurs clients.
Plus que le tourisme, qui a une influence marginale aux Philippines, ce sont surtout les populations autochtones qui ont participé à la destruction du corail.

Pêche à la dynamite, au sodium, prélèvements illégaux de certaines espèces, ratissages des fonds marins, pollutions dans certaines baies, etc.

Les violents typhons qui ravagent régulièrement l’archipel participent également à la destruction des récifs.

Les coraux de la  région de Puerto Galera a été sévèrement touchés il y a quelques années.
Heureusement depuis l’on peut constater un renouveau des récifs coralliens du Verde Passage.  Par contre, dans la Baie de Manille, les coraux sont détruits à 99 % pour ne pas dire 100 %. 



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Friday, October 19, 2012

BACOLOD DANS LA PROVINCE DU ... NEGROS OCCIDENTAL !


Bacolod City c’est la capitale de la province du Negros Occidental.

Si la ville de Dumaguete est appelée la ville des gens gentils, Bacolod est la cité des sourires.

Très urbanisées, elle est la ville la plus peuplée de la région Ouest des Visayas, elle compte plus de 500.000 habitants et arrive au 17ème rang au niveau national.

C’est une partie de la métropole que l’on nomme Metro Bacolod et qui inclut également les villes de Silay et Talisay.

La ville est réputée au niveau international pour son festival très coloré le ‘’MassKara’’ Festival, festival qui se tient régulièrement chaque année durant la troisième semaine du mois d’octobre.

Mais les 13 cités et 19 municipalités qui composent la province du Negros Occidental ont chacune leur propre festival en l’honneur de leurs Saints Patrons.

La majorité de ces festivals, tous  très colorés, sont fortement influencés par la description de la vie des Negrense (les habitants de l’île de Negos), ainsi que par l’occupation espagnole, un peu tournée en dérision  

Selon un rapport de 2010 de la Commission on Information and Communications Technologie, la ville de Bacolod se situe en troisième position des dix villes qui offrent les meilleures opportunités pour le Business Process Outsourcing (BPO) aux Philippines.

Située au Nord Ouest de l’île de Negros, elle est bordée au Nord par la ville de Talisay, par celle de Murcia à l’Est et enfin par la ville de Bago city au sud. A l’est se trouve la mer du Guimaras Strait (le détroit de Guimaras).


La province du Negros Occidental, sut l’île de Negros

C’est une province qui se situe dans la partie Ouest des Visayas, cette région se trouvant elle-même au cœur des Philippines. En regardant une carte, avec bien entendu le Nord en haut, l’île de Negros se situe entre les îles de Cebu, à l’Est et de Panay à l’Ouest. L’île, qui s’étire du Nord au Sud,  est divisée en deux provinces, Orientale et occidentale Negros.

Les parties Nord et Ouest de la province du Negros Occidental sont couvertes de plaines et de collines arrondies qui s’élèvent gentiment en direction de l’Est. Une ligne de montagnes axée Nord / Sud partage l’île en deux et sert de frontière entre les deux provinces.

Le Mont Canlaon, un ancien volcan, se trouve à cheval sur les deux provinces ; il est le plus haut sommet des Visayas et culmine à 2465 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Si la majorité des habitants est d’origine Austronésienne, l’on trouve encore, ce qui est étonnant, quelques petites poches où la population est à 100 % d’origine européenne.

L’économie, largement dominée par les plantations de canne à sucre, a été durement touchée par la forte chute des cours de cette matière première dans les années 1980.

Les combats de coqs, le sport national philippin, est un, sinon le passe-temps favori des Philippins.

Negros Occidental est devenu la terre des ‘’Fighting Coqs’’ philippins, ceci du fait d’excellents centres de reproduction d’animaux destinés aux combats.  La province exporte plus de 15.000 coqs de combat chaque mois en direction des autres provinces du pays.

Une des spécialités culinaires de la Province à découvrir ou à redécouvrir, le ‘’Poulet de Bacolod rôti’’.
L’île de Negros était à l’origine connue des natifs sous le nom de ‘’Buglas’’.

Ce n’est qu’à l’arrivée des Espagnols, en 1565, que l’île va prendre le nom de Negros, le colonisateur ayant trouvé la peau des locaux bien sombre.

Deux des premiers campements des natifs qui étaient Binalbagan et Ilog vont rapidement devenir des villes, respectivement en 1573 et 1584. Ilog deviendra la première capitale de l’île en 1743 et ce n’est qu’en 1849 que Bacolod accédera au rang de capitale.

En 1890, l’île sera divisée en deux provinces, Negros Occidental et Oriental.

Le 5 novembre 1898, une rébellion menée par Juan Araneta et Aniceto Lacson éclata ; rébellion qui se termina par la défaite des Espagnols.

Suite à leur victoire, les révolutionnaires formèrent la République éphémère du Negros.


C’est une île, mais deux provinces à visiter.

Je conseillerai d’effectuer cette visite en véhicule privé, soit en utilisant une motocyclette de faible puissance, soit une voiture, si possible découverte.

Vivre sur la province du Negros Occidental ?
Je dois avouer avoir peu de renseignements sur les Français qui pourraient y vivre.
Un seul couple mixte sur Bacolod à ma connaissance.

Je reste preneur de toute information, n’ayant effectué que deux visites sur cette province du Negros Occidental. Je demeure un béotien en la matière et souhaite approfondir mes connaissances sur cette province.

A bon entendeur … merci d’avance.



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme toujours sont les bienvenus.

"It's more fun in the Philippines", la chanson officielle et des photos.

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Monday, September 17, 2012

ROBINSON ... D'UN JOUR !


Oui, Robinson d'un jour, mais sans mon Vendredi.

N’avez-vous jamais eu la tentation de disparaître, l’envie de jouer le Robinson, le désir d’accéder au plaisir de la liberté, du silence et de la solitude ?

N’avez-vous jamais songé à vous retrouver seul, tout seul avec vous-même ?

Cela peut être le berger dans son buron de pierre tout la haut dans les pâturages, l’ermite dans sa caverne qui surplombe un paysage semi désertique, le marin en solitaire sur l’immensité des océans, mais pour ma part, j’ai préféré, et de loin, la vie du Robinson. Pour être plus précis entre Robinson et naufragé volontaire.

Pas pour des années, des mois ou même pour une semaine … non, plus simplement  pour une seule et unique journée, une journée à revisiter le temps, à savourer la lenteur de la solitude, à apprécier le don si précieux des heures libres.

La mer, j’ai toujours aimé la mer, mais la mer sous les tropiques, la mer bleue turquoise, les plages de sable blanc, les cocotiers qui se balancent au gré des alizés. Certainement la partie bretonne de mes ancêtres et une enfance passée à jouer sur ces plages paradisiaques, sous le soleil exactement. Bonjour les coups de soleil !

Mais revenons-en à Robinson, ou plutôt à mon expérience de 24 heures à jouer le Robinson (presque).

Imaginez une barre de sable blanc située à une dizaine de kilomètres des plus proches côtes. Une barre de sable blanc … à marée basse, la mer quand l’eau remonte et l’on se retrouve au milieu … de l’océan.

Un samedi matin aux alentours de 09 : 00, au large de la ville de Manjuyod, entre l’île de Negros et celle de Cebu, sur ce bras de mer que l’on nomme le Tañon Strait.

Quatre ‘’maisons’’, sortes de huttes locales montées sur pilotis, qui semblent posées sur l’eau au milieu de nulle part.

Ma banca ou Bangka, une pirogue à balanciers, approche de la dernière de ces structures, celle tout au bout, la plus éloignée de la rangée.

La mer est parfaitement calme, un miroir de couleur bleu-vert sur lequel se reflète la hutte et les pilotis. Jolie manœuvre, facilitée par le calme plat et la banca se retrouve le nez sous une échelle, échelle qu’un membre de l’équipage libère en défaisant le nœud d’une corde.

Six marches plus tard je suis dans ou plutôt sur le plancher de la hutte, car celle-ci est ouverte sur trois côtés. Une seule pièce et vous pouvez me croire, aérée.

Deux grands bidons d’eau sont amenés de la banca, eau qui va me servir à me laver et aux toilettes. Les couvertures et les coussins qui se trouvaient là sont remplacés par de nouveaux et, avec une précision de cliniciens, deux membres de l’équipage transforment la hutte en un lieu de vie qui devrait-être suffisent pour les prochaines 24 heures.

« Everything fine, Sir ? We shall return tomorrow around 9 am » me lance le capitaine de la banca avant de mettre en route son moteur. Sur ces mots, ils me quittent, me laissant seul sur ce fragile édifice ancré au milieu de l’océan.

Donc je me trouve maintenant dans ma résidence maritime provisoire, laquelle se situe sur un banc de sable, à une dizaine de kilomètres de la côte la plus proche. Je sens que je vais avoir du mal à m’échapper !
Je remarque que depuis mon ‘’check-in’’ l’eau est encore montée un peu plus ! L’on aperçoit clairement le sable sous l’eau et des bancs de petits poissons multicolores naviguent entre les pilotis de mon logis provisoire.

Oh, les plots qui supportent l’édifice me semblent ridiculement fragiles !

Donc je me trouve sur une sorte de spacieux balcon, une petite terrasse qui surplombe l’eau de peut-être un mètre, pas plus … je souhaite que la mer soit arrivée à son plus haut niveau, car s’il y a des vagues durant la nuit …

Disons huit mètres par cinq pour le ‘’balcon’’, qui est décoré d’un sofa en rotin, d’une petite table en bois et de six tabourets. La chambre est juste assez grande pour contenir deux lits … en bambou. Je ne vais certainement pas dormir cette nuit, le lit de bambou ayant tendance à me briser les os.

Une cuvette wc, sans siège … une cuvette plastique, un seau, un tabo et les eaux usées sont récupérées dans une citerne intégrée à la structure.

Seule touche de modernité, un petit panneau solaire relié à une batterie et qui va pouvoir alimenter deux petites lampes durant la nuit.

Un petit test avec les lampes … les deux fonctionnent, je n’aurai pas à utiliser les deux ‘’flash light’’ emportées par précaution.

Je m’assois sur le bord de la terrasse, mes jambes se balançant dans le vide à quelques centimètres de la surface de l’eau. A l’Ouest-nord-ouest, l’île de Negros avec le Mont Talinis, facilement reconnaissable, le plus haut cône de cette partie de l’île (1903 m). Vingt-quatre heures à ne rien faire sauf penser, regarder et contempler.

Vers 10 : 30, au loin, tout là-bas, une banca arrive à l’extrémité du banc de sable, une grosse banca, plus grosse que celle qui m’a amené, son tirant d’eau ne lui permet pas d’approcher plus près.
Une bonne trentaine de personnes à bord.

Certains des passagers se mettent à l’eau pour rejoindre la hutte la plus éloignée de la mienne. Une minorité nage, les autres ont de l’eau jusqu’au torse et avec le vent qui s’est levé … il commence à y avoir des vagues.

La majorité restée à bord doit commencer à s’impatienter sous le soleil qui commence à taper sérieux.
Certainement des gens qui viennent passer la journée.    
                               
Un petit inventaire de mes provisions qui se trouvent dans une glacière.
Un saucisson, du jambon sec, des Siopaos, une salade composée, un morceau de comté, une moitié de chèvre cendré, 125 gr de beurre, de la confiture de fraise, deux gâteaux au chocolat, une boîte de gâteaux secs salés et des fruits … mangues et letchis. Plus un paquet de pain en tranches. Pour la partie liquide, un thermos avec du café, trois bouteilles d’eau minérale, deux cokes, quatre SBM lite en can et un flasque de rhum Tanduay. Pour le rhum, vous devez savoir qu’il ne faut jamais prendre la mer … sans rhum.

Je devrais pouvoir survivre aux prochaines 24 heures.
Et si l’on ouvrait une petite bière … avec quelques gâteaux salés ?

La majorité des touristes viennent dans cette région pour voir les dauphins qui se trouvent en permanence dans cet endroit du Tañon Strait.
Des Spinner dolphins par dizaines hantent ces lieux et suivent par moment les bateaux qui y circulent. Dans le tour proposé pour voir les dauphins il est très souvent inclus un arrêt sur la barre de sable, au retour.

Mais mon projet pour cette journée est de rester 24 heures sur mon banc de sable, nous irons voir les dauphins après demain.

Une petite trempette dans un peu plus d’un mètre d’une eau qui s’agite  sous l’effet des vagues provoquées par un vent qui souffle de plus en plus fort. Il commence à y avoir des moutons sur les crêtes des vagues.

12 : 20 Tous les bateaux qui se trouvaient dans les alentours ont maintenant disparu, cela souffle de plus en plus fort et donc s’agite de plus en plus. Plus question de nager.

Attaquons le repas, restaurons-nous, car il n’y a rien d’autre à faire.
Une partie de la salade, saucisson, jambon … mon pain me manque.
Le jambon sec, même avec du beurre demande un autre pain que de mie.
Mais la bière est fraiche … bonne, j’aurais dû en apporter plus.
Un morceau du comté, quelques letchis, une mangue et je me sens à nouveau d’attaque.

Mais pas question de se baigner. Quelques mouettes que je retiens en leur lançant un peu de pain de mie. Je contemple le ballet de petits poissons et … je me réveille en sursaut au bruit de voix et de bruits de pas sur mon escalier. Il y a maintenant un bateau, qui semble ancré, pas très loin de ma hutte et trois passagers, certainement venus à la nage se trouvent maintenant sur ma terrasse. De jeunes Philippins qui m’expliquent, dans un très bon anglais, qu’ils sont  des étudiants de Dumaguete venus voir les dauphins. Plusieurs de leurs camarades ont le mal de mer et ils me demandent s’ils peuvent  venir sur mon balcon pour reprendre quelques forces. Aucun problème à cela.

En quelques minutes je me retrouve avec une vingtaine de jeunes, filles et garçons, installés sur ma résidence temporaire et, comme tout Philippin qui se respecte, ils se mettent à manger, non sans m’avoir offert de partager leur repas. Ils sont partout, sur le sofa, les tabourets, les marches de l’escalier.

Je regarde l’heure 02 : 30 et la mer semble vouloir descendre.

16 : 30 et une bière plus tard, la mer est suffisamment descendue pour laisser apparaitre une grande partie du banc de sable.
Les jeunes jouent au volley, inscrivent des noms dans le sable, barbotent pour certains, courent et crient. Mon petit banc de sable, qui doit maintenant bien faire cinq ou six kilomètres de long, se remplit de nouveau arrivants, il doit bien y avoir une dizaine de barques.

17.30 La marée doit être maintenant totalement basse, de nombreux visiteurs réembarquent, le banc de sable se vide. Je suis seul à nouveau, plus personne sur le sable, aucune des autres huttes n’étant occupées, je vais être Robinson pour la nuit.

18 : 00 Dans une demi-heure il va faire nuit, ma dernière bière, toujours avec des gâteaux secs salés. Mon dîner, sans grande modification comparé au déjeuner, m’attend sur la table.

Profitons des dernières minutes magiques du jour, de cette mer dont les couleurs changent, de ces montagnes qui deviennent d’un bleu-violet de plus en plus foncé, de ce soleil qui descend, devenant jaune, rond et gros, puis presque blanc, seul son reflet  sur la mer demeure orange … avant que tout ne devienne gris, puis noir. Magie des tropiques où l’on passe soudain du jour à la nuit, pas de ces longs crépuscules qu’on décrit les poètes.

Ici c’est comme au théâtre, le rideau tombe … brusquement et il n’y a pas de rappel.

J’ai dîné, pratiquement la même chose que ce midi, les seules modifications ont été un peu de Minudo donné par les jeunes et j’ai goûté au chèvre … mais sans pain digne de ce nom. J’aurai dû apporter une bouteille de vin.

Un peu de café, quelques gorgées de rhum.

21 : 00 Le vent souffle toujours, en rafales qui semblent parvenir de différentes directions, les vagues s’écrasent sur les plots, la hutte subit en vibrant, parfois elle semble bouger, osciller sous les coups de boutoirs … et si, je me vois mal dériver toute une nuit, accroché à un morceau de bambou. L’eau monte toujours, avec la lampe qui diffuse une maigre lueur, je constate que l’eau monte … plus haut que ce matin, elle atteint pratiquement le plancher de la hutte. Et si … je peux toujours monter sur la table, puis y ajouter un tabouret, je vais facilement gagner un mètre. La glacière et mon sac, sur la table, en premier.
Quelques gorgées de rhum …    
        
Assis sur le sofa je grignote mes derniers gâteaux secs. Un coke avec le rhum, il commence à faire froid. Et si un cargo venait à s’échouer à pleine vitesse, pourrait-il atteindre la hutte ?
Et je me souviens lors de mon arrivée : quatre ‘’maisons’’, sortes de huttes locales montées sur pilotis, qui semblent posées sur l’eau au milieu de nulle part.
Mais peut-être s’agit-il de vaisseaux extraterrestres qui se trouvent en lévitation et qui sont là pour piéger des terriens ?
Une fois, un ou plusieurs terriens à l’intérieur, piégés, le vaisseau va décoller silencieusement et disparu le touriste venu s’aventurer sur ces mers inconnues.

Là-bas, mes yeux me jouent des tours ? J’ai cru voir un tsunami qui se formait, des lumières sur l’eau, certainement des pêcheurs, donc il n’y a pas de tsunami.

J’aurais bien été faire un petit somme, mais avec les lits de bambou !
03 :30 J’ai dû faire un petit somme.

Etrange comme tout est calme maintenant, il m’en a fallu du temps pour le réaliser. Plus de vague et plus un souffle de vent, plus d’eau non plus sous la hutte. Un petit tour sur mon banc de sable ; la lune qui vient de se lever me donne une vision nouvelle du monde qui m’entoure, une vision nouvelle de mon île.

Je m’approche de l’eau, m’avance un peu plus, l’eau est tiède.
Pourquoi pas ?
Short, jaquette et teeshirt se retrouvent sur le sable et moi, pratiquement nu, dans l’eau qui est tiède. Pas trop le temps de barboter, des lumières approchent, les premiers pêcheurs, ils vont certainement poser leurs filets et comme ils semblent venir sur moi … Temps de se rhabiller, pas l’envie de me faire surprendre dans la tenue d’Adam, de plus sans feuille de vigne, la vigne ne pousse pas sur mon île de sable.

06 : 30 Il fait maintenant grand jour, le soleil s’est levé vers six heures trente et je termine ma troisième tasse de café. La mer est plate, pas une ride, juste troublée par endroit par les sillages des barques des pêcheurs qui sont maintenant de plus en plus nombreuses.

08 : 45 Ma banca réapparait, vient se positionner en face de mon éphémère habitation, deux membres d’équipage en descendent, viennent à ma rencontre, contrôlent que tout est en ordre et emportent mes légers bagages.

Au revoir ma hutte fragile posée sur l’eau, au revoir mon île de sable, Robinson retourne vers la civilisation.
Etonnant comment cela peut se passer différemment quand on est seul !
Surtout la nuit.


Voulez-vous passer une ou plusieurs nuits dans une hutte sur pilotis du banc de sable de Manjuyod ? Contactez-moi.


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